dimanche 21 novembre 2010

Neuvaine littéraire du 2 novembre 2010


Pourquoi tant de jeux de mots dans mes textes !?

J'ai entendu François Philipponnat nous dire à Vitrolles : 
Les mots sont.  Le son des mots, …

J'ai lu dans le livre de Ronald Bonan : « Pourquoi voyager avec Rimbaud ? Dialogue sur la réalité des apparences » 
De sensations visuelles en sensations sonores,  de couleurs vers les sons, des sons vers les mots, ...

Joseph Pacini écrit dans une poésie : 
Va savoir d’où viennent les mots ?
Je lui réponds :
Nous les avons reçu en héritage de nos morts : 
Les morts vivent dans les mots.
Nos morts ont disparu, sauf leurs mots.
Leurs mots soupirent dans nos bavardages. 
Les mots sont les êtres vivants des morts;
Ce sont les mots des maux des morts.

Nos ancêtres nous ont donné notre langue.
Cette langue, c’est notre histoire et ses malheurs, notre culture et ses détours, ses discours et ses ouvrages. En quelques mots, ce sont nos génies, en un mot notre génie.
Des mots profonds, de maux si anciens que la couleur de la violence subie, des viols... et de l'esprit ... et de la liberté est du violet déteint, passé dans le mauve des fleurs plastiques détrempées, abandonnées aux intempéries dans les cimetières.
Le mauve est de la violence oubliée, pardonnée, sainte et sacrée.
Les maux infligés aux indiens au 16° siècle à cause du « Mata-indio Santiago », saint Jacques Le Majeur, le tueur d’indiens, couvrent de violet le Nazaréen victorieux d’Espagne : "El Cristo morado".
Ce tueur d’indiens est l’ancien Matamore Santiago qui participa l’épée à la main sur son cheval blanc à la reconquête de l’Espagne et à la victoire du Christ Roi.
La violence et le sacré a donné à l’église les couleurs qui vont du parme au rouge cardinal.
Mais c’est aussi la sueur déteinte en auréoles violettes sur le bleu de chauffe de l'ouvrier et du mineur.

Face à la peur de vivre de ma mère, mon père, pour nous rassurer, se moquait discrètement de son souci indéterminé et indéfini de vivre.
Il nous répétait doctement en décrescendo :
"On a bien des maux, on a bien des maux, ah! Mais...! "

Depuis j’écoute les jeux de mots. Ils peuvent exprimer magnifiquement, par des ruses extrêmes, le point de vue invisible et inaudible de nos morts.
Les sons des mots, les résonnances, les rimes, les verlans, les lapsus, les homonymies, toutes les ambiguïtés, tous les hasards jouent avec le sens.  Les mots prennent langue pour dire ce que l’on ne saurait dire parce que nous sommes du monde des vivants. 
Notre point de vue ignore le point de vue des morts, leurs désirs.
Nos religions monopolisent le discours en leurs noms.
Mais ces religions ont-elles bien épousé le point de vue des morts ?
Pas sûr. 
.....

Nous avons neuf jours à passer avec eux, si vous voulez lire la suite de ce texte je me ferai un plaisir de vous l'envoyer.
Jacques Dumont

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