dimanche 21 novembre 2010

6° neuvaine, dimanche 7 novembre 2010

Sixième neuvaine littéraire. 
Le monde des morts est immense. Les hypothèses, brandies par les religions comme des certitudes, sont si nombreuses. Je n’irai ni en Inde, ni au Tibet pour me saouler de mystique, comme certains m'invite.
Je cultive mes morts, ceux que mes ancêtres ont connu et parfois tué. 
Mais je sais que je vous ai surpris en abordant le vaudou et peut-être déjà égarés. 
Le vaudou c’est notre négritude française, c'est notre culture et nous continuons à vouloir l'ignorer, pourtant !!? 
Le vaudou est un syncrétisme entre l’Eglise catholique française, les Fons du Togo et les Yorubas du Benin, avec un peu de culture Taïnos.
Pour parler de nos morts, je me contente des racines grecques, égyptiennes et romaines de l’église catholique et de son rapport avec Haïti, l’islam et l’Afrique animiste. L'islam est un guédé né du christianisme. Le christianisme est un guédé  né du judaïsme.
Haïti et la France souffrent encore de la tragédie napoléonienne. Notre pays autiste a recommencé les mêmes erreurs en Algérie.  On ne peut pas se dire le pays des droits de l'homme est rétablir l'esclavage ou refusé la nationalité française aux indigènes comme ce fut le cas en 1865. Cinq ans avant la loi Crémieux qui nous fut si fatale. 
J’ai le souvenir d’une pièce théâtre où les Français et les Algériens tués pendant la guerre d’Algérie se retrouvaient derrière le rideau. Ils riaient et ils fraternisaient ensemble, car, s’ils étaient ennemis, ils étaient voisins aussi. La mort avait eu l’art de les réconcilier, d'obtenir l’inconciliable.
Nous ferions bien de dire à nos gouvernants de simuler leur mort pour prendre ensuite leur décision. Ce serait une très bonne introspection pour choisir parmi les 21 chemins.
Pour concilier l’islam et la chrétienté, j’adopte le point de vue probable des morts, si différent de celui des vivants. Je m'imagine avec eux.
En 1995 j’ai écrit ceci :

CE QUE SAINT-EXUPERY NOUS A CACHE
DE SA RENCONTRE AVEC LE PETIT PRINCE

             La rencontre du Petit Prince dans le désert africain fut pour Saint-Exupéry un contact naïf de troisième type, dont on ne connaît pas encore tous les mystères. A cette époque l'idéologie athée dominait et imposait aux intellectuels un discours retenu s'ils voulaient être entendus. De peur d'être maladroit, Saint-Exupéry nous cacha la visite que fit le petit Prince sur la lune avant d'arriver sur terre. Il s'interdit encore plus de nous dire que le petit Prince était une image moderne du petit Jésus ! (1)
             Toute chargée de symboles, la lune est depuis longtemps investie par le religieux. Quand le Petit Prince arriva sur cette planète il fut bien surpris de voir deux amis en habit blanc qui s'entendaient à merveille pour parler de l’humanité et de la terre, de la croissance de croissants chauds et dorés en croissants fertiles et verdoyants pour les yeux de Dieu qui n'a d'yeux que pour sa planète bleue, et pour qu'en découle le bonheur, l'espace et l'équité entre les hommes.
              Le premier s'appelle Mahomet, il est là parce que toute sa vie il a lutté pour la victoire du Croissant. Ses fidèles à la Mecque, habillés en blanc comme lui, tournent en prière autour de la Kaaba où est incrustée une pierre lunaire qui nous est inconnue et inaccessible. Ses mosquées sont de la même nature cosmique. En Afrique noire pour mieux figurer la lune, elles sont surmontées d’un œuf d'autruche !
              Le deuxième personnage s'appelle Pierre. Il est là, car le plus petit de lui-même, Pierrot avait une trop courte échelle et s'était arrêté tout essoufflé sur la lune pendant l'ascension vertigineuse du saint vers le ciel. Comme le plus grand de lui-même doit rester avec le plus petit de lui-même pour son unité, Pierre est sur la lune. C'est ainsi que l'on peut comprendre pourquoi son représentant sur terre, notre Pape de saint Pierre de Rome, s'habille en Pierrot et nous promet la lune !
               Voilà deux voix apparemment inconciliables de notre monde actuel, avec deux chemins d'accès différents qui mènent pourtant au même endroit et que la mort a le don immanent de réconcilier. 
             Notre mission sur terre est de participer à la réalisation de jardins nourriciers. Pour les hommes du Devoir, c'est le devoir de Dieu. Certes, mon conte laissera de pierre des intégristes de chaque bord. J'ose croire que des compagnons jardiniers pourraient les dérider. La pierre, toute noble et pure qu'elle soit, n'a de vivant que le jardin qu'elle protège.
     Quant à ceux qui prient pour aller au paradis, ils n’iront que s’ils ont travaillé à réaliser des jardins nourriciers pour eux et pour les autres.
           Le Maurepas


(1)              L'archétype de l'enfant de sept ans est ancré dans notre culture. Il est bel et bien le dieu « Elegua » de la santéria cubaine, l’enfant d’Atocha ou de Prague ou l'enfant Jésus dans les bras de saint Antoine. 
Il a l'âge de Raison et il a raison.
Malheureusement personne ne prête attention à ce que disent nos petits princes de sept ans sur le monde, les hommes, les animaux et les jardins.

Wikipédia : Le culte du saint Enfant Jésus d’Atocha trouve ses origines enEspagne à Atocha près de Madrid sous l’occupation mauresque dans lesannées 1490. Il est vénéré en Espagne, au Philippines et au Mexique.
Son apparence est très originale, il est assis sur un petit trône avec un chapeau et une plume, un bâton de pèlerin, une gourde et un panier à la main, contenant du pain.
Pour le vaudou (syncrétisme religieux), il est associé à Elegua (Cuba) ou Papa Legba (Haïti) ou Exu (Brésil).

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