mardi 10 novembre 2009

Chapitre III : Atelier de poésie en 1993 : "Poséidon"

Dans un esprit d'égalité et de symbiose, pour ne pas favoriser la prépondérance de quelques uns, l'atelier d'écriture de Michelle Garnier Genevois et de Françoise Delors ne put admettre que le hasard des mots pour composer ensemble.
L'atelier fit des cadavres exquis, des poèmes sortis de mots tirés au sort, des assemblages d'objets ramassés dans un terrain vague, et dans le même esprit, il installa des barrages aux messages éventuels, quand bien même il venait du hasard.
Le sacré fut interdit, d'ici qu'il puisse piper le message de foi et de sainteté, et infléchir notre indéterminisme ou le récupérer pour notre chapelle et crier au miracle.
Pas de chance pour mon dada ! Bien que mes compagnons soient des dadaïstes en herbe, ils ne me dirent pas oui quand je les invitai à venir voir l'image de mon saint bleu sur son petit cheval blanc, et de ma petite sainte rose du Pérou "Sarita Colonia" récemment arrivée chez moi par le plus grand des hasards.
On comprit que mon cavalier était saint Jacques, le divin fer Hogou Ferraille dans le vaudou haïtien. Quant à Sarita Colonia c'était la foi des délinquants, des homosexuels et des prostituées au Pérou.



Pas bon. On m'envoya sur les roses avec ma morte en rose. J'en fus un moment tout morose. Mes mots sur les maux des morts devenaient mes maux.


Pourtant les mots de nos morts ne revivent que si nos yeux les ressuscitent quand nous les regardons dans les livres et les dictionnaires où ils se meurent couchés dans les pages blanches des ouvrages, leurs linceuls.
Dans notre monde agnostique, les saints n'ont que le hasard des homonymes aux  multiples sens, comme les ambiguïtés de mes mots préférés : licence, présence, temps, personne.
Les saints n'ont plus que les rimes, les coïncidences, les lapsus, les mots en verlan pour dire et écrire ce que personne ne veut écrire.
Je vais glisser dans ma poésie des "dons des morts, du ciel et des saints", envers et contre tous dans cet atelier de : Poséidon.
Poséidon, c'est fou comme les dieux grecs ont encore la cote chez les athées !
C'est qu'ils n'en ont pas peurs, ils sont sûrs que personne ne peut y croire, pourtant, moi avec le vaudou, je crois à eux, à Cronos et à tous ses enfants : à Poséidon !

Surprise, voilà qu'à un moment donné après avoir écrit sur l'amour, notre atelier sans s'être concerté, écrit sur l'horreur de la mort !

Je leur écrivis que la mort n'est pas si noire, qu'elle est rose comme ma sainte, comme l'habit de scène de Siméon dans le film de Euzan Placy qui passe ce soir aux Lumières, comme les ultimes et belles louanges des oraisons funèbres adressées aux défunts, comme les fleurs fleurissants leurs tombes.
Si le verbe, loué en Olé y Allah, en Alléluia et Aller dans l'invisibilité des pages bleues du ciel, a pour marge aujourd'hui une image rose, c'est parce que nous pouvons voir à Lima le ciel devenir tout mauve dans un mélange ravissant de lilas. D'un lit, là pour notre plaisir comme au paradis d'Ali, premier imam, dont le saint nom est une immanence du lit de l'éden musulman entouré de jardins, de cours d'eau et des sourires des Houris du giron paradisiaque de la terre.
"Chapitre 6 : dans mon blog sur les saints péruviens"
Uu Maurepas
Pour ne pas mourir sans sourire!


Poème de Panchita dans l'atelier de Poséidon
Amis en écriture,
Un coup de dé, jamais......
Mais un coup d'éventail ?
Après avoir longtemps erré ou stagné
Avec nos petits papiers,
Nous voilà réunis autour ... d'un éventail ... nacré !
Celui de Mallarmé !
Sages et attentifs nous avons tout absorbé
Avant d'aller crier ... que le hasard n'existe pas !
Quoiqu'il en soit Dada,
Tu as eu raison de mes doutes
Fallait-il que tu sois fort... petit éventail
Pour provoquer une tempête dans nos têtes et nous lier dans un
Grand éclat de rire et
Un même amour partagé !

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