Le calife Ali et Al'kama
(Suite à une conversation en 2013, l'histoire d'Alkama serait tout autre,
j'attends de la recevoir. Mais l'histoire qui suit reste pour le moins une belle fable)
j'attends de la recevoir. Mais l'histoire qui suit reste pour le moins une belle fable)
Depuis 1981 je rassemble des images religieuses
glanées en Amérique Latine, en Espagne et en Italie.
En 1989, une amie marocaine a l'occasion de
feuilleter ma collection. Parmi toutes mes images, son regard s'arrête sur celle
du patron de l'Espagne, Santiago, le saint guerrier de la reconquête des Rois
catholiques sur l'Islam : "El Matamoros", le matamore, (le massacreur
de maures). Elle le reconnait tout de suite et le nomme : « le cavalier Ali
ou Al'kama ». Son image existerait dans le marché de Casablanca où il
serait un marabout. Quelques temps plus tard, sa nièce me la rapporte de Casablanca.
Une deuxième source me confirme ce syncrétisme
étonnant. Carmen Bernard et Serge Gruzinski dans leur "Histoire du Nouveau
Monde" chez Fayard écrivent page 68 que les musulmans d'Alger
identifièrent Saint Jacques au Calife Ali.
En note, ils font référence au professeur Louis
Cardaillac qui cite un commentaire d’une histoire de l’Algérie écrite en
espagnol en 1612 : « Ils ont des saints que nous chrétiens tenons pour
saints et honorons. Ils les appellent marabouts, ils disent qu’ils furent
maures et Santiago est appelé Ali. »
Mon amie me donne un commentaire fort
intéressant sur les personnages de mon image colombienne de saint Jacques :
A droite devant le saint cavalier, l'arabe armé
d'une épée dorée qui tourne son regard vers lui, est Ali le gendre du prophète.
L'homme en armure derrière le saint serait un juif !?
D'après elle, Al'kama après avoir tué beaucoup
de musulmans dans la reconquête de l’Espagne est devenu l'ami d'Ali, comme le Cid
(al-sayyid) « El Campeador » (Le maître du champ de bataille). Le
Cid parlait et écrivait en arabe, il a servi des deux côtés. Il a bataillé pour le roi musulman de Saragosse, puis il a par la suite délivré Valence.
Santiago a tant fréquenté le front des
batailles qu’il a fini par admirer et aimer Ali, l'ennemi qui se bat bien. Il est dans les rêves des jeunes filles. La
légende est étrange, les deux amis sont le reflet de l’un et de l’autre comme
dans un miroir.
Saint Jacques le majeur, Santiago matamoros (matamore)
image originaire de Cali en Colombie et adoptée par
les Haïtiens
La peinture espagnole la plus célèbre et la plus sanguinaire
de saint Jacques le Majeur
exposée dans le musée Lazaro Galdiano de Madrid
Cette représentation est à l'opposée de celle
de saint Jacques de Cali jusque dans la couleur du drapeau
de saint Jacques de Cali jusque dans la couleur du drapeau
Calife Ali, image provenant du marché de Casablanca
Le cavalier Al’kama est le double du calife Ali
et il lui porte secours. L'Espagne libérée, Hogou Ferrailleur, saint Jacques,
part ferrailler en Afrique du Nord où on l’appelle Al'kama, et il aide Ali dans
la pacification définitive du désert.
Il le renseigne sur les positions des rebelles,
car rien n'échappe à Al'kama devenu l'hôte des dunes, si bien que personne ne
peut lui fausser compagnie, ni le poursuivre dans ces lieux où il sait
disparaître derrière le moindre grain de sable.
Al'kama fait peur. La rumeur dans tout le
Maghreb dit qu'il est laid, petit et noir. Trois tares dans ce monde musulman dont
personne ne peut se remettre. Al'kama est amoureux d'une jeune fille qui ne
veut pas répondre à son attente !
Vint le jour où Ali voulu remercier le mystérieux
cavalier noir et il souhaita lui trouver une fiancée. Dans ce but, Ali réunit
toutes les demoiselles du pays en âge de se marier. Elles vinrent voilées et
bizarrement, elles se mirent une pomme sur la tête.
Al'kama se présenta caracolant sur son cheval
blanc avec un masque en cuir sur le visage. Sans un mot, il tendit son arc et
décocha une flèche qui alla, bien sûr, se ficher dans la pomme de la jeune
fille qu'il avait reconnue malgré le voile.
La jeune personne toute tremblante dut s'approcher
et elle s'agenouilla au pied du prince descendu de son cheval. Après lui avoir baisé la main, elle lui
ôta son masque. Surprise, le visage du cavalier était blanc, beau, blond aux
yeux bleus. C'était celui de saint Jacques de Cali.
Et voilà une histoire qui se termine bien comme
le conte de la Belle et la Bête. Elle se conclut par un mariage grâce à Al-li dont le nom évoque un lit nuptial et pour Al'kama dont le nom "cama" est le lit en castillan.
Cette métaphore n'est pas irrespectueuse envers
Ali, le premier Imâm de l’islam. Son saint nom est oh combien une immanence du
paradis d'Allah, du jardin du reposoir, d’un lit ombragé, rafraichi par mille fontaines, entouré de mille yeux d'Houris, un lieu attendu par tous les
guerriers, par les jihadistes de 2013.
Le paradis islamique est l’apothéose du plaisir sexuel, il le fut également pour un obscur saint maure d'une marche de
l'Afrique hispano-arabo-francophone.
Ce conte tout en arabesques et en miroirs est
un songe. La flèche du Saint est bien sûr angélique. Ces jeunes filles avaient
mis en jeu au sommet de leur tête plus qu'une pomme, mais leur cœur soulevé. Si
cette pomme rappelle pour certains Guillaume Tell, elle peut nous faire penser au cœur ensanglanté de Marie au mont Calvaire que l’Espagne appelle « La
Dolorosa » ou « La Soledad » transpercée par un glaive. Haïti met l'image de La Dolorosa à côté de l'image de Saint Jacques parce que Erzulie et Hogou sont mariés et l'épée du Saint perce de douleur sa compagne car il est toujours absent et à la guerre. D'autre part il existe un ordre militaire Saint Jacques de l'épée.
Ce rêve permet une interprétation surréaliste
du cœur sacré de Marie partageant la condition humaine, le désarroi féminin, le
cœur des jeunes filles cueilli comme un fruit volé !
Comment ne pas se réjouir de vérifier
l'universalité de Hogou Ferraille, de retrouver sa dimension maçonnique et
hermétique dans un miroir réunissant le grand et le petit, le beau et le
vilain, le noir et le blanc, le chrétien et le musulman, l'unité des extrêmes
dans le métissage culturel et le goût d’Hogou pour ceux qui se battent bien et
par amour.
Nous découvrons avec plaisir que le Saint est
le saint de l'islam et du christianisme, le saint de deux mondes.
Si vous lisez Magie Bleue vous verrez qu’il est
le Saint bleu de l'Organisation des Nations Unies.
Avec lui, l’ONU est partie en guerre en 1990
contre Saddam Hussein, le matamore, le mata koweïtie.
Le saint Ferraille a servi avec les avions
furtifs, les satellites et les radars à détecter les dangers apocalyptiques de
la mère des batailles, là où le paradis mère d'Allah est situé dans la mer de
sable des champs pétrolifères du Koweït, des grands déserts d'Irak et d'Arabie.
En janvier 2013, le saint est en Afrique avec
l’armée tchadienne et française pour sauver le Mali de ses djihadistes terroristes venus du désert.
Le Maurepas 1990
(Le pas du Maure est un mal pas, pas mal et pas
si mal dans ses conséquences)
Saint Antoine
Le billet de 50 Francs du Petit Prince
Drapeau de cérémonie vaudou où la Dolorosa est aussi une sirène
La Dolorosa compagne de saint Jacques.
Cette image a été acheté en 1980 à Saint Domingue.
Cette image a été acheté en 1980 à Saint Domingue.
Depuis je l'ai aperçu dans l'église de La Merced de Lima au Pérou
Colonnes hermaïques ou Hermes photographiés au musée Métropolitain de N.Y.