vendredi 6 septembre 2013

Images et photos pour le livret 333 Mali et texte de saint Jacques marabout



 Saint Jacques marabout au Maghreb

Le calife Ali et Al'kama
(Suite à une conversation en 2013, l'histoire d'Alkama serait tout autre, 
j'attends de la recevoir. Mais l'histoire qui suit reste pour le moins une belle fable)

Depuis 1981 je rassemble des images religieuses glanées en Amérique Latine, en Espagne et en Italie.
En 1989, une amie marocaine a l'occasion de feuilleter ma collection. Parmi toutes mes images, son regard s'arrête sur celle du patron de l'Espagne, Santiago, le saint guerrier de la reconquête des Rois catholiques sur l'Islam : "El Matamoros", le matamore, (le massacreur de maures). Elle le reconnait tout de suite et le nomme : « le cavalier Ali ou Al'kama ». Son image existerait dans le marché de Casablanca où il serait un marabout. Quelques temps plus tard, sa nièce me la rapporte de Casablanca.
Une deuxième source me confirme ce syncrétisme étonnant. Carmen Bernard et Serge Gruzinski dans leur "Histoire du Nouveau Monde" chez Fayard écrivent page 68 que les musulmans d'Alger identifièrent Saint Jacques au Calife Ali.
En note, ils font référence au professeur Louis Cardaillac qui cite un commentaire d’une histoire de l’Algérie écrite en espagnol en 1612 : « Ils ont des saints que nous chrétiens tenons pour saints et honorons. Ils les appellent marabouts, ils disent qu’ils furent maures et Santiago est appelé Ali. »
Mon amie me donne un commentaire fort intéressant sur les personnages de mon image colombienne de saint Jacques :
A droite devant le saint cavalier, l'arabe armé d'une épée dorée qui tourne son regard vers lui, est Ali le gendre du prophète. L'homme en armure derrière le saint serait un juif !?
D'après elle, Al'kama après avoir tué beaucoup de musulmans dans la reconquête de l’Espagne est devenu l'ami d'Ali, comme le Cid (al-sayyid) « El Campeador » (Le maître du champ de bataille). Le Cid parlait et écrivait en arabe, il a servi des deux côtés. Il a bataillé pour le roi musulman de Saragosse, puis il a par la suite délivré Valence.
Santiago a tant fréquenté le front des batailles qu’il a fini par admirer et aimer  Ali, l'ennemi qui se bat bien. Il est dans les rêves des jeunes filles.  La légende est étrange, les deux amis sont le reflet de l’un et de l’autre comme dans un miroir.
 Saint Jacques le majeur, Santiago matamoros (matamore)
image originaire de Cali en Colombie et adoptée par
les Haïtiens
La peinture espagnole la plus célèbre et la plus sanguinaire 
de saint Jacques le Majeur
exposée dans le musée Lazaro Galdiano de Madrid
Cette représentation est à l'opposée de celle
de saint Jacques de Cali jusque dans la couleur du drapeau

 Calife Ali, image provenant du marché de Casablanca


Le cavalier Al’kama est le double du calife Ali et il lui porte secours. L'Espagne libérée, Hogou Ferrailleur, saint Jacques, part ferrailler en Afrique du Nord où on l’appelle Al'kama, et il aide Ali dans la pacification définitive du désert.
Il le renseigne sur les positions des rebelles, car rien n'échappe à Al'kama devenu l'hôte des dunes, si bien que personne ne peut lui fausser compagnie, ni le poursuivre dans ces lieux où il sait disparaître derrière le moindre grain de sable.
Al'kama fait peur. La rumeur dans tout le Maghreb dit qu'il est laid, petit et noir. Trois tares dans ce monde musulman dont personne ne peut se remettre. Al'kama est amoureux d'une jeune fille qui ne veut pas répondre à son attente !
Vint le jour où Ali voulu remercier le mystérieux cavalier noir et il souhaita lui trouver une fiancée. Dans ce but, Ali réunit toutes les demoiselles du pays en âge de se marier. Elles vinrent voilées et bizarrement, elles se mirent une pomme sur la tête.
Al'kama se présenta caracolant sur son cheval blanc avec un masque en cuir sur le visage. Sans un mot, il tendit son arc et décocha une flèche qui alla, bien sûr, se ficher dans la pomme de la jeune fille qu'il avait reconnue malgré le voile.
La jeune personne toute tremblante dut s'approcher et elle s'agenouilla au pied du prince descendu de son cheval.  Après lui avoir baisé la main, elle lui ôta son masque. Surprise, le visage du cavalier était blanc, beau, blond aux yeux bleus. C'était celui de saint Jacques de Cali.
Et voilà une histoire qui se termine bien comme le conte de la Belle et la Bête. Elle se conclut par un mariage grâce à Al-li dont le nom évoque un lit nuptial et pour Al'kama dont le nom "cama" est le lit en castillan.
Cette métaphore n'est pas irrespectueuse envers Ali, le premier Imâm de l’islam. Son saint nom est oh combien une immanence du paradis d'Allah, du jardin du reposoir, d’un lit ombragé, rafraichi par mille fontaines, entouré de mille yeux d'Houris, un lieu attendu par tous les guerriers, par les jihadistes de 2013.
Le paradis islamique est l’apothéose du plaisir sexuel, il le fut également pour un obscur saint maure d'une marche de l'Afrique hispano-arabo-francophone.

Ce conte tout en arabesques et en miroirs est un songe.  La flèche du Saint est bien sûr angélique. Ces jeunes filles avaient mis en jeu au sommet de leur tête plus qu'une pomme, mais leur cœur soulevé. Si cette pomme rappelle pour certains Guillaume Tell, elle peut nous faire penser au cœur ensanglanté de Marie au mont Calvaire que l’Espagne appelle « La Dolorosa » ou «  La Soledad » transpercée par un glaive. Haïti met l'image de La Dolorosa à côté de l'image de Saint Jacques parce que Erzulie et Hogou sont mariés et l'épée du Saint perce de douleur sa compagne car il est toujours absent et à la guerre.  D'autre part il existe un ordre militaire Saint Jacques de l'épée. 
Ce rêve permet une interprétation surréaliste du cœur sacré de Marie partageant la condition humaine, le désarroi féminin, le cœur des jeunes filles cueilli comme un fruit volé !
Comment ne pas se réjouir de vérifier l'universalité de Hogou Ferraille, de retrouver sa dimension maçonnique et hermétique dans un miroir réunissant le grand et le petit, le beau et le vilain, le noir et le blanc, le chrétien et le musulman, l'unité des extrêmes dans le métissage culturel et le goût d’Hogou pour ceux qui se battent bien et par amour.
Nous découvrons avec plaisir que le Saint est le saint de l'islam et du christianisme, le saint de deux mondes.
Si vous lisez Magie Bleue vous verrez qu’il est le Saint bleu de l'Organisation des Nations Unies.
Avec lui, l’ONU est partie en guerre en 1990 contre Saddam Hussein, le matamore, le mata koweïtie.
Le saint Ferraille a servi avec les avions furtifs, les satellites et les radars à détecter les dangers apocalyptiques de la mère des batailles, là où le paradis mère d'Allah est situé dans la mer de sable des champs pétrolifères du Koweït, des grands déserts d'Irak et d'Arabie.
En janvier 2013, le saint est en Afrique avec l’armée tchadienne et française pour sauver le Mali de ses djihadistes terroristes venus du désert. 

Le Maurepas 1990
(Le pas du Maure est un mal pas, pas mal et pas si mal dans ses conséquences)


Saint Antoine 

Le billet de 50 Francs du Petit Prince

 Drapeau de cérémonie vaudou où la Dolorosa est aussi une sirène

 La Dolorosa compagne de saint Jacques.
Cette image a été acheté en 1980 à Saint Domingue. 
Depuis je l'ai aperçu dans l'église de La Merced de Lima au Pérou 

 L'enfant de Atochas du Pérou


Colonnes hermaïques ou Hermes photographiés au musée Métropolitain de N.Y.